L’empathie est au cœur des relations humaines. Elle tient une place essentielle que ce soit dans les relations personnelles ou dans les relations professionnelles.
Dans le domaine professionnel, tout ce qui touche à la relation à l’autre met en jeu l’empathie
que ce soit au travers de la communication, de notre capacité à ajuster nos propos à nos interlocuteurs, de notre capacité d’écoute, de coopération, mais aussi dans le leadership, la capacité à négocier, la capacité à résoudre les conflits, etc…
Autrement dit, c’est sur la faculté d’empathie propre à chacun que reposent ses compétences relationnelles.
L’empathie est la faculté intuitive de se mettre à la place d'autrui, de percevoir ce qu'il ressent. C'est avant tout une question d’émotions, cela consiste d’abord à les reconnaître pour soi pour ensuite pouvoir percevoir celles que ressent son interlocuteur. Il s’agit d’apprendre à gérer ses émotions avant de pouvoir les exploiter vis-à-vis d’autrui en développant sa capacité à évaluer son interlocuteur, ce qu’on appelle l’intelligence émotionnelle.
La place des émotions
Les émotions n’ont pas toujours eu le droit de citer dans le monde professionnel. Il est encore fréquent de les réprimer pour ne surtout pas laisser transparaître ce qui pourrait traduire une forme de faiblesse ou de fragilité. Pourtant à trop vouloir les masquer, ce qui finit par ressortir prend souvent la forme de colère, d’agressivité, ou de méfiance qui montre moins notre vulnérabilité. Enfin, c’est ce que l’on est tenté de croire…
Alors, même si le monde professionnel a intégré l’importance des compétences relationnelles pour assurer le développement et la performance des entreprises, que l’impact des émotions est maintenant clairement établi, il y a encore du chemin à faire, car la gestion des émotions reste une affaire personnelle, et que chacun a la possibilité d’ignorer ses émotions ou d’apprendre à les reconnaître.
Classiquement, lorsque l’on parle de gérer ses émotions, on pense d’abord au contrôle. Il s’agit de savoir se maîtriser pour ne pas se laisser déborder. C’est un angle d’approche plutôt centré sur soi pour pouvoir adapter sa posture à la situation, se contenir et garder son sang-froid. C’est un premier pas essentiel mais qui ne correspond pas encore à une attitude empathique.
L’angle qui va permettre de faire preuve d’empathie est d’être centré sur l’autre, il s’agit de comprendre l’autre, de saisir la perception qu’il a de la situation pour pouvoir adapter sa posture au contexte, mais aussi à l’autre.
À l’évidence, la gestion des émotions, et donc l’empathie, passent par la connaissance de soi. Mais la connaissance de soi va permettre d’aller plus loin, car au-delà des émotions, elle permet également d’identifier ce qui nous appartient, ces fonctionnements qui nous sont propres, la sensibilité qui nous caractérise, qui entrent en action dans toute relation à l’autre.
Ce qui nous appartient
Notre personnalité se caractérise par les modes de fonctionnements que l’on a mis en place dès l’enfance, des fonctionnements qui avaient initialement pour objectif de se préserver des agressions extérieures. Ils sont bien souvent inconscients et se retrouvent dans notre façon de nous comporter. Ce sont devenus des automatismes qui peuvent être très utiles dans certaines situations mais qui peuvent aussi être inadaptés dans d’autres. En fait, ce sont des mécanismes de défenses qui interférent dès lors que l’on se sent malmené.
Focus sur introjection / projection
Deux mécanismes me paraissent intervenir de manière significative lorsque l’on cherche à améliorer son empathie si on ne les a pas identifiés. Il s’agit de la projection et de l’introjection, deux mécanismes qui se répondent en quelques sortes. Sans rentrer dans le langage psy, je vais m’efforcer de les clarifier, car dès lors qu’il s’agit de la relation à l’autre, il est intéressant de savoir les reconnaître lorsqu’on a tendance à les utiliser.
>> La projection est en général le mécanisme le plus connu des deux, c’est lorsque l’on prête à l’autre personne ce que l’on ressent, ses désirs, sa façon de voir les choses. Derrière ce type de fonctionnement, il y a souvent une façon d’attribuer à l’autre des émotions gênantes que l’on ne veut pas reconnaître en soi. On a tous en tête un parent qui projette sur son enfant le métier qu’il aurait tant voulu pour lui. Au travers de la projection, il y a son regret de ne pas avoir pu le réaliser, regret qu’il cherche bien souvent à masquer derrière des prétextes auxquels lui-même ne croit pas toujours…
>> L’introjection est l’effet inverse, c’est quand on prend pour soi des choses extérieures à soi, qui ne nous appartiennent pas, pour alimenter ses propres émotions. Au travers de ce mécanisme, l’objectif est d’amplifier l’intensité des émotions ressenties. Ce mécanisme consiste entre autres à faire siennes les critiques émises à son encontre pour s’auto-alimenter en émotions. A titre d’exemple, je pense à la personne qui emploierait le « on » pour s’approprier l’émotion d’un enfant, d’un ami, et qui dirait « on est déçu », « on est triste »… il y a de fortes chances que ce soit de l’introjection.
Attention, ces mécanismes peuvent être assez subtils et il est souvent plus facile de les déceler chez les autres que chez soi.
L’influence de la sensibilité
Notre sensibilité influence l’intensité des émotions ressenties, ce qui impacte inévitablement notre capacité d’empathie. Si l’on est peu sensible, il peut être difficile d’imaginer qu’un événement qui nous paraît anodin puisse être ressenti fortement par notre interlocuteur. À l’inverse, si l’on est extrêmement sensible, il peut être difficile d’admettre que cet événement, qui nous perturbe, puisse laisser notre interlocuteur complètement froid.
Entre ces deux exemples, il y a bien sûr toute l’échelle de sensibilité qui peut influer sur les ressentis dans les relations interpersonnelles.
Développer son empathie
L’empathie est à la base de nos compétences relationnelles. Développer son empathie nécessite donc de connaître ses émotions et reconnaître celles d’autrui, mais aussi de connaître ces fonctionnements qui nous caractérisent qui rentrent en ligne de compte dans la relation à l’autre.
Travailler son empathie
En travaillant son empathie, on peut améliorer son leadership, sa façon de coopérer au sein de l’équipe, sa capacité à négocier, à déléguer… toutes ces compétences qui font partie de ce que l'on appelle les "Soft skills". Bref, on a tout à gagner à développer sa capacité à évaluer son interlocuteur.
⇒ Lire aussi "Soft skills, des compétences recherchées"
Pour faire preuve d’empathie, il faut savoir d’abord comprendre ses propres émotions avant de pouvoir percevoir celles de l’autre. Il s’agit de savoir reconnaître ses propres émotions, les canaliser pour ensuite pouvoir être centré sur l’autre. C’est tout l’enjeu des positions de perceptions de la PNL (Programmation Neuro-Linguistique).
⇒ Lire aussi « L’Empathie dans les relations professionnelles »
Approfondir la connaissance de soi
La connaissance de soi ne se limite pas aux émotions, il s’agit également de connaître ses modes de fonctionnements, de savoir où l’on se situe dans l’échelle de sensibilité.
Cela passe par une réflexion introspective qui nécessite une prise de recul sur soi. Pour effectuer ce travail, il est possible de s’appuyer sur des outils tels que l’Ennéagramme, ou Process com qui s’en approche. Ce sont des modèles de types de personnalité très riches qui ne sont pas statiques bien au contraire, ils offrent un système dynamique qui prend en compte la complexité humaine. Pour rester sur l’ennéagramme que j’utilise, il ne faut pas se méprendre, il faut du temps pour pouvoir commencer à intégrer pleinement cet outil qui offre une grande palette de nuances.
Pour autant, il est intéressant de se donner la possibilité d’exploiter plusieurs outils car chacun présente un angle d’approche différent qui permet de faire des recoupements et donne de l’ouverture à la réflexion.
Attention, l'empathie fonctionne comme un simple miroir des émotions d'autrui et parfois, on aimerait pouvoir aller au-delà. Pourtant, dans certaines situations, il est surtout utile de faire preuve d’empathie, avec la volonté d'aider en soutenant la personne qui souffre.
Cette attitude de soutien s’avère bien souvent extrêmement bénéfique pour la personne en détresse qui va pouvoir décharger un peu de son émotion.
Pour vous accompagner
Si vous souhaitez travailler votre empathie au travers des positions de perception, vous retrouverez cette approche décrite pas à pas dans le Module 5 « Adapter sa posture » afin de faciliter sa mise en application.
Par ailleurs, je propose le Module 6 « Approfondir la connaissance de soi » qui s’appuie sur des outils issus de différentes approches.
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Elisabeth Passilly,
Coaching professionnel et Formation