Qui n’a pas rêvé de s’extraire de toutes ces relations négatives qui embrouillent le quotidien ?

Dans notre environnement professionnel, on a tous rencontré un jour ou l'autre des personnes avec qui la relation est laborieuse, la communication passe mal. Ce sont des choses qui arrivent. Mais quand cela devient pesant...

 ...Voire quand cela tourne au conflit systématiquement, on se dit qu’il y a certainement quelque chose à faire, mais quoi ?

 

Dans cet article, je reviens sur ce qui caractérise les relations toxiques et les stratégies que l’on peut adopter selon leur niveau de toxicité. Mais avant cela, quelques mots sur les relations interpersonnelles et différentes catégories de relations que l’on peut développer.

Les relations interpersonnelles

 

De quoi parle-t-on ?

Chaque échange entre deux personnes représente une interaction, l’ensemble des interactions constituant la relation entre elles. Cependant, dans le langage courant, quand on parle de « ses relations », on ne distingue pas la relation de la personne.

Pour autant, cette nuance est importante, notamment quand il s’agit de relations toxiques. En effet, dans ce cas, ce n’est pas la personne qui est toxique, mais bien la relation que l’on entretient avec elle qui l’est. La personne peut avoir des relations saines avec les autres.

 

Autrement dit, la relation engage deux personnes.

 

Par la suite, je vous laisse adapter cette distinction à la lecture de l’article afin de m’affranchir de certaines lourdeurs de formulation.

 

Pas de domaine réservé

Dans l’ensemble de vos interactions avec les personnes qui vous entourent, on trouve différents types de relations : il y a d’abord vos relations personnelles, votre famille, vos amis, vos proches, et toutes les personnes qui interfèrent dans les domaines de votre vie personnelle, ce seront les relations dans une association, vos partenaires de sport, les personnes avec qui vous partagez une activité, etc.
Et puis, il y a toutes les relations professionnelles, les collègues, les supérieurs hiérarchiques, le chef d’équipe, les dirigeants, les partenaires, les clients, les fournisseurs…

 

Trois catégories de relations

 

Dans toutes ces relations, on peut établir des échanges de nature différente qui induisent trois catégories de relations : il y a ce qu’on appelle les relations positives qui ont un impact bénéfique sur soi, les relations neutres, et les relations toxiques qui ont un impact négatif sur soi.

 

Les relations positives

Ce sont les relations qui enrichissent les interlocuteurs, celles qui apportent quelque chose.
Parmi ces relations positives, il y a notamment celles que l’on entretient avec « les personnes ressources » pour soi, c'est-à-dire les personnes qui croient en nous et qui vont nous apporter leur soutien quand on rencontre des difficultés. Quand on réalise un projet, cela peut être celles qui connaissent le domaine et peuvent nous fournir des informations ou nous donner des contacts utiles. Cela pourra être également nos futurs clients, fournisseurs, partenaires, et puis tout notre réseau qui peut nous aider à communiquer sur notre projet.

 

Les relations neutres

Elles représentent généralement la majorité de nos relations, ce sont des relations saines qui ne nous impactent pas au-delà de ce qu’elles devraient, ce sont ces échanges courants qui alimentent notre quotidien.

 

Les relations toxiques

Et puis, il y a ces relations toxiques, celles qui nous impactent négativement. Ces relations que l’on entretient avec une personne en particulier, peuvent se concrétiser par des remarques insidieuses qui nous blessent, par une opposition systématique sur tout ce que l’on propose, par une attitude déplaisante à notre égard, par une recherche systématique du conflit, etc… la palette est large.

 

Caractéristiques des relations toxiques

 

Pour autant, bien évaluer une relation n’est pas aussi simple qu’il y paraît et il s’agit d’être vigilant car une relation toxique ne se dévoile pas au grand jour, c’est la répétition, l’effet d’accumulation qui engendre la toxicité.

 

Des relations parfois sournoises

Certaines personnes que l’on pourrait considérer comme « ressources » peuvent se révéler plus toxiques que réellement bénéfiques. Je pense notamment à ces personnes qui peuvent nous freiner, voire nous démotiver en projetant sur nous leurs doutes, leurs peurs… Cela n’est bien sûr pas nécessairement conscient, mais l’effet sur nous est bien réel.

Bien évidemment, on peut trouver ces 3 catégories de relations dans la vie professionnelle et dans la vie personnelle. Il n’y a pas de restriction. Pour autant, quand cela se passe dans le domaine professionnel, cela peut entraîner des conséquences lourdes sur notre qualité de vie au travail et il convient de trouver sa parade.

Par la suite, je resterai focalisée sur le domaine professionnel en sachant que cela n’est pas limitatif.

 

Différents niveaux de toxicité

La toxicité d’une relation peut être variable, cela va de la situation agaçante mais sans conséquence, en passant par la situation pesante qu’il vaut mieux gérer avant que cela ne dégénère, à la situation qui devient réellement insupportable. Selon la façon dont cela nous impacte, il conviendra d’adapter les modes d’intervention.

 

Des relations évolutives

Les relations toxiques ne sont pas figées dans le temps, elles peuvent évoluer dans un sens ou dans l’autre en fonction de la flexibilité des interlocuteurs ; toutefois, si aucun d’eux n’essaie de changer quoi que ce soit, la relation a peu de chances de s’améliorer et risque fort de se détériorer un peu plus. Par contre, il suffit que l’un des interlocuteurs modifie son comportement pour que la relation évolue, c’est tout l’enjeu de l’approche de Palo Alto que je développe un peu plus bas.

Dans l’environnement professionnel, les relations interpersonnelles sont nombreuses, et il n’est pas toujours évident de mettre à jour une relation toxique pour soi car certains échanges ne vont pas toujours dans le sens que l’on voudrait, ils n’en sont pas pour autant toxiques.

 

Quand une relation s’avère toxique, c’est souvent sur la durée, et selon le niveau de toxicité, il existe différentes stratégies à adopter.

 

Je vous en propose quelques-unes :

 

Niveau 1 - la situation agaçante

 

Quand la situation est agaçante sans nous impacter plus que cela, il s’agit de trouver sa parade pour laisser glisser les toxiques.
On peut bien sûr ne rien faire, c'est-à-dire garder sa posture qui alimente le problème en restant dans l’idée que c’est la faute de l’autre. C’est peut-être le cas, mais cela ne fait pas progresser la situation…
On peut aussi mettre en place une stratégie d’adaptation en réponse au problème que représente l’interlocuteur. Par exemple, si la situation s’y prête, ignorer les propos désobligeants plutôt que de les relever. C’est ce qu’on appelle une stratégie de coping, cela s’avère efficace tant que l’on supporte le problème. Le coping n’est pas la résolution du problème mais bien la manière d’y faire face, de « tenir le coup ».

 

Niveau 2 - la situation pesante

 

Dans les difficultés relationnelles ou dans les situations à fort challenge, lorsque la tension monte, la situation peut rapidement devenir très pesante. Il s’agit alors de prendre du recul sur ces situations qui nous impactent pour savoir adapter son comportement à la situation.

Pour cela, il existe différentes méthodes reconnues qui peuvent être très utiles pour traiter ces « irritants » qui, si on ne fait rien, risquent de dégénérer en conflit et engendrer un stress important. Je vous cite ici trois méthodes concrètes dont le champ d’utilisation est sensiblement différent mais qui se recoupent et permettent de prendre du recul sur ces tensions qui nous pèsent.

 

Les positions de perception invitent à voir la situation sous des angles différents.

Cette méthode issue de la PNL (Programmation Neuro-linguistique), propose de prendre de la hauteur sur une situation passée ou à venir. Son type d’intervention s’intéresse au fonctionnement de l’individu, l’observation va ainsi porter sur ce qui se passe pour chacun des interlocuteurs.
Lorsque la tension monte, les interlocuteurs ont souvent tendance à camper sur leur position.
L’utilisation successive des trois positions de perception permet de préciser sa propre perception de la situation (position 1), puis de regarder la situation suivant le point de vue de l’interlocuteur (position 2), et enfin d’évaluer les interactions qui se jouent de manière plus globale (position 3). L’exercice redonne à la personne qui l’expérimente, de la flexibilité et permet ainsi d’envisager les changements pouvant améliorer l’interaction.

 

L’approche de Palo Alto vise à décrypter les comportements.

Cette méthode vise à mettre en évidence ce qui est répétitif dans une relation interpersonnelle, elle s’attache plutôt à travailler l’interaction entre soi et son interlocuteur. Elle s’applique aux relations où une récurrence s’installe. Ce sont ces relations où l’on dit « Avec lui (elle), c’est toujours pareil… »

Dans cette approche, c’est l’interaction entre les personnes qui crée la dynamique à l’origine du problème. En effet, si l’interaction est inappropriée, sa répétition crée une dynamique qui engendre le problème et l’alimente. Cette répétition rend alors les comportements prévisibles. Il s’agit alors de sortir de « la boucle interactionnelle » en faisant quelque chose de différent.

 

Le triangle de Karpman pour déjouer les jeux inconscients

Cette méthode issue de l’analyse transactionnelle vise à déjouer les jeux inconscients qui se créent dans l’interaction avec l’autre. Ces jeux sont involontaires et répétitifs, souvent d’intensité et de durée variables. Et comme dans la démarche de Palo Alto, lorsque l’on analyse les situations, ils sont prévisibles, avec une personne définie, et dans un contexte précis.

Le triangle de Karpman identifie 3 rôles : le Sauveur, le Persécuteur et la Victime. Au démarrage de l’échange, chacun occupe un rôle défini, celui qu’il a l’habitude d’utiliser en fonction de ses habitudes comportementales. Le dénouement du jeu implique un changement de rôle qui peut être à l’origine d’une relation toxique. Avec cette méthode, il s’agit de comprendre comment fonctionnent les jeux pour pouvoir les éviter.

 

Au travers de ces 3 méthodes, il s’agit avant tout de reconnaître ses propres modes de fonctionnements inconscients pour décrypter ce qui se passe dans la relation et pouvoir ensuite adapter son comportement.

 

Si vous souhaitez approfondir le sujet, le Module 5 du Parcours de « Développement Relationnel » de la Formation à distance EquiProCoach vous accompagne pas à pas pour expérimenter les positions de perception de la PNL et la méthode de Palo Alto.

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Niveau 3 - la situation réellement insupportable

 

Quand la situation devient intenable, que notre corps nous donne des signes de plus en plus nombreux, ce n’est plus seulement la relation qui est toxique mais tout l’environnement qui le devient. Lorsque l’on sent que l’on est au bord de la rupture, il n’est pas nécessaire d’attendre qu’elle se produise, il devient impératif de prendre de la distance. Il s’agit  couper les ponts pour une durée définie pour arrêter le processus négatif. Cela peut sembler évident pourtant, il est bien souvent difficile de l’admettre.

 

Lever ses réticences

Avant d’y arriver, on commence bien souvent par minimiser les choses, on se dit que l’on ne sait pas gérer la pression ou on trouve des excuses au comportement de son interlocuteur… Il s’agit donc de lever ses réticences car on peut avoir l’impression de fuir ou un sentiment d’échec de ne pas réussir à gérer.

 

Se retrouver

Une fois que le pas est franchi, la personne se sent bien souvent libérée même s’il lui faut souvent un peu de temps pour le reconnaître.
Il s’agit de tirer parti de cette distance pour se reposer mais pas seulement. Prendre de la distance permet de se retrouver soi. Cela permet également de voir la situation sous un angle différent pour envisager la suite que l’on souhaite donner à son activité professionnelle. Cela nécessite du temps, de la réflexion car selon les cas, notamment lorsque que le poste représente une forme d’aboutissement, il s’agit de laisser derrière soi ce qui représentait une part importante de sa vie mais qui, compte tenu du contexte, ne correspond peut-être plus à ses aspirations actuelles.

 

Revenir droit, sûr, en confiance

L’arrêt doit permettre de se projeter dans un avenir qui nous ressemble mais aussi d’envisager la transition, quelle qu’elle soit. Il s’agit de reprendre une activité en se sentant fort, sûr de soi, en confiance. Cela peut être une reprise en mettant en place des ajustements adaptés, un changement de poste, une reconversion, etc…

Ainsi prendre de la distance n’est pas une solution de facilité au contraire. Il s’agit de mettre à profit ce temps pour tout d’abord se préserver avant de se renforcer.

 

Si la personne choisit de reprendre le cours de son activité, sa reprise se fera avec une attitude plus assurée, un changement qui peut permettre à la relation toxique de revoir sa position également, pour peu qu’elle soit réceptive. Si la personne décide de s’orienter vers une nouvelle activité professionnelle, ce sera celle qui correspondra à ses aspirations actualisées en tenant compte de son cheminement personnel, et non à ce qu’elle projetait des années auparavant.

 

Se défaire des relations toxiques est parfois délicat et il peut être utile de se faire accompagner pour avoir un regard extérieur et neutre sur la situation.

 

 Vous pouvez bien sûr me contacter par mail pour que nous fixions un rendez-vous pour échanger sur votre situation.

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Elisabeth Passilly,
Accompagnatrice du changement – Coaching professionnel et formation