Dans le monde actuel, on est sans cesse bousculé, sous pression, on veut que les choses aillent vite…
Sans rentrer dans l’analyse, on trouve des tas de bonnes raisons à cela, les facilités de transport qui nous permettent d’être un jour à un endroit, le lendemain à l’autre bout du pays, internet et les nouvelles technologies qui accélèrent les transferts d’informations, le traitement de données ultra rapide, etc… Cette accélération a des répercussions dans tous les domaines de vie, et touche inévitablement notre vie professionnelle.
Les collaborateurs sous pression
Dans le monde de l’entreprise, la pression ne cesse de monter, tout doit être fait en au plus vite. Le collaborateur efficace sera celui qui rend des résultats immédiats, tant pis si cela ne dure pas, quelqu’un d’autre refera… Si une urgence survient, celui qui est présent doit assurer. Très souvent, le collaborateur impliqué va se démener, mettre de côté toute activité en cours pour répondre à l’urgence… et puis, ça retombe, l’urgence est traitée ou est oubliée…et le collaborateur n’a aucune reconnaissance quant a son investissement, il n’a pas été vu, c’était un numéro parmi tant d’autres…
Au niveau efficacité et productivité, si on prend un peu de recul sur les actions réalisées en urgence, combien ont un effet mesurable dans le temps ? On veut que les choses aillent vite, alors on dépense beaucoup d’énergie, on fait et on refait…
Personne n’est irremplaçable !
Dans les entreprises performantes, pas de temps à perdre avec un collaborateur absent, personne n’est irremplaçable ! On est dans l’interchangeable, une personne remplace une autre. C’est l’époque du backup, rien ne peut attendre et avoir désigné son backup, même pour une courte durée, est signe d’importance… Pourtant, bien souvent l’heureux élu n’a pas vraiment les atouts en main pour assurer l’intérim, tant pis il composera quitte à passer un mauvais moment !
Alors, certes cela peut se voir aussi comme une façon de multiplier les expériences, d’apprendre et d’acquérir de nouvelles compétences mais encore faut-il être un minimum briefé, et puis lui laisse-t-on le temps de capitaliser sur ces expériences multiples, d’en retenir le positif mais aussi d’en relever les manques ?
Peu de place pour les ressentis, pour la réflexion…
Avec des fonctionnements pareils, peu de place pour les ressentis. En entreprise, il est encore bien ancré que les émotions n’ont pas leur place, on n’est pas là pour s’épancher… dommage car parfois, s’autoriser à les exprimer pourrait permettre de gagner du temps ! Cela éviterait d’envenimer des situations, et permettrait d’enrayer les tensions avant que le conflit s’installe. Mais, comme toujours, il s’agit d’aller au plus vite pour obtenir le résultat escompté.
Peu de place aussi pour la réflexion, il en faut mais pas trop, ce qui compte c’est l’action coûte que coûte. Peu importe les effets de bords non mesurés que cela implique… Le collaborateur efficace est celui qui fonce tête baissée, souvent sans prendre le temps de tenir compte du travail connexe d’autres collaborateurs avec lesquels il pourrait être très utile de coopérer…on mélange volontiers indépendance et autonomie !
Et puis un beau jour c’est le burn-out ! Cette façon de fonctionner n’est pas sans impact pour la personne elle-même qui se voit contrainte de ralentir…
Tableau noir ?
Vous allez trouver que j’ai une vision bien sombre du monde de l’entreprise, et pourtant, je l’ai vécu moi-même pendant plus de 20 ans et je le vois encore aujourd’hui au travers des personnes que j’accompagne, bien souvent en profond mal-être. Et malheureusement, les indicateurs en matière de bien-être au travail ne semblent pas en voie d’amélioration…
Pourtant, peut-être parce que je suis coach, j’entends de plus en plus de voix allant dans le sens d’une entreprise plus humaine, de messages de dirigeants, de DRH affichant des valeurs humaines fortes, misant sur l’intelligence collective favorable à la performance de l’entreprise.
Des valeurs telles que la co-responsabilité et l’engagement, la prise d’initiative, la coopération, l’entraide et le partage des compétences, ainsi que la tolérance et le respect sont bien souvent mises en avant.
Donc, plutôt que tableau noir, je dirai contrasté : d’un côté, les discours humanistes qui se développent que je crois sincères et de l’autre, la réalité opérationnelle de l’entreprise qui a bien du mal à suivre…
Le coaching pour répondre au besoin de sens
Et puis, le développement du coaching est aussi signe d’un besoin de sens. Les formations se multiplient et attirent de plus en plus de monde. Personnellement, je ne pense pas que le métier de coach soit « La solution professionnelle adaptée » à la majorité de ceux qui les suivent. Cependant, lors de ces formations, le travail est axé sur l’humain et les interactions entre personnes, et je penche pour un besoin de redonner du sens au travers de relations vraies, de retrouver des relations positives pour remplacer, effacer, oublier ces relations qui sont malheureusement biaisées en entreprise sous prétexte d’urgence assimilée à la performance.
Je perçois cet engouement pour le coaching comme une prise de conscience de la richesse de relations humaines saines pour permettre à chacun de trouver un équilibre dans sa vie professionnelle et aussi personnelle.
Distinguer l’urgence de l’importance
Pour arrêter de maintenir une pression négative au sein de l’entreprise, la nuance entre urgence et importance mériterait bien souvent d’être approfondie. Redonner la juste valeur des choses permettrait de retrouver le sens des actions à mener et un climat plus favorable aux relations constructives.
L’urgence est directement liée au temps, cela ne peut attendre, l’importance, c’est ce qui a de la valeur, de l’intérêt.
Savoir gérer le temps, c’est savoir distinguer l’urgence de l’importance, c’est aussi accorder le temps nécessaire aux évènements pour poser les choses face aux difficultés ou tout simplement mettre en lumière les réussites, les collaborateurs investis... Une bonne gestion du temps est primordiale pour les dirigeants et les managers qui souhaitent susciter l’adhésion de leurs équipes. Cela implique de clarifier les objectifs, d’identifier les priorités, de planifier et de déléguer …
Prendre le temps, une affaire de choix
Prioriser, c’est accorder une importance préférentielle.
Cela nécessite à la fois prise de recul pour changer de perspective et avoir une vision globale de la situation.
Pour autant, la gestion du temps n’est pas réservée aux seuls leaders et prendre le temps est aussi une affaire de choix personnel. Chacun est libre de subir son environnement ou de prendre le temps de poser les choses pour retrouver son alignement, cet équilibre à la fois professionnel et personnel.
Alors, qu’est ce qui est le plus important pour vous ?
» Répondre à l’urgence créée par la pression liée aux sollicitations de votre environnement pro
» Trouver votre juste place dans votre environnement pro, cette place où vous vous sentirez efficace et reconnu(e)
Elisabeth Passilly,
Coach dans le domaine professionnel, spécialisée dans le coaching individuel