On rencontre tous à des moments clés de notre vie des décisions à prendre qui peuvent changer le cours de notre existence. Cela marque un changement de cap et peut concerner tout ce qui a trait à un projet de vie bien sûr, mais pas seulement…
Cela peut être également un changement d’entreprise et/ou un changement de métier, ou encore, un déménagement dans une nouvelle région, un passage de la vie citadine à la campagne, un achat immobilier, etc.
Ces décisions, même si elles concernent le domaine professionnel, ne se limitent souvent pas à ce seul domaine, et il est souvent nécessaire d’élargir le champ de réflexion. De la même façon, une décision qui touche au domaine personnel a souvent des répercussions sur le domaine professionnel.
Ces décisions qui nous impactent de manière significative ne sont pas anodines et peuvent parfois nous paralyser. Pour autant, elles doivent se concrétiser au travers du projet que l’on aura pris le temps de mûrir, un projet qui nous attire et nous effraie en même temps. Ces décisions ne se prennent pas à la légère, elles nécessitent réflexion. Pour évaluer les tenants et les aboutissants du projet envisagé, on se définit les critères qui doivent être remplis pour satisfaire à notre objectif. Ces critères doivent nous permettre d’évaluer la faisabilité de ce projet avant de se lancer. C’est bien entre ces critères et l’engagement que la difficulté apparaît, au moment de décider de faire le pas…
Dans cet article, je décrypte les étapes que l’on doit franchir pour passer de la prise de conscience d’un moment clé pour soi qui nécessite un véritable changement au passage à l’action permettant ce changement. Pour cela, je vous propose de revenir sur les étapes du processus de décision proprement dit, de voir certaines attitudes fréquentes assez caractéristiques, avant de poser les grandes lignes pour prendre votre décision avec discernement.
Le processus de décision
Pour J. A. Malarewitcz, spécialiste de l’approche systémique, toute décision relève d’un processus en 5 étapes qui englobe la prise de décision :
>> L’étape 1 correspond au recueil d’informations.
Elle vise à disposer d’une base concrète sur laquelle s’appuyer pour prendre la décision. C’est une étape rationnelle que l’on construit avec les différentes options envisagées.
>> L’étape 2 est la prise de décision elle-même.
C’est une étape qui peut être délicate, et chacun l’appréhende à sa manière. Certaines personnes vont essayer de déléguer la prise de décision par une tierce (ou plusieurs) personne(s). Dans les situations à faible impact, cela peut sembler convenir ; pour autant, pour une décision majeure, cela est personnel et le changement ne peut se faire sans cet engagement avec soi.
>> L’étape 3 est l’énoncé de la décision.
Il s’agit de trouver la meilleure formulation pour présenter cette décision. Je pense notamment à l’entourage personnel qui, nécessairement, sera plus ou moins impacté. La décision peut entraîner également des conséquences dans l’environnement professionnel. Il s’agit de trouver comment formuler la décision pour que celle-ci soit perçue favorablement.
>> L’étape 4 est l’annonce de la décision.
Il s’agit ici de définir le contexte de cette annonce (où, quand, comment) dans les domaines professionnel et personnel.
>> L’étape 5 est la mise en œuvre.
Dans cette étape, la personne doit assumer sa décision. C’est à ce moment-là qu’elle engage sa responsabilité. Cela marque le passage où elle va se lancer pour concrétiser son projet.
On le voit, la décision est un processus complexe que l’on aborde chacun de manière différente selon sa personnalité, un processus qui fait appel autant à l’inconscient qu’au rationnel qui nous rassure.
L’étape de prise de décision proprement dite n’est pas souvent rationnelle mais plutôt inconsciente, notamment pour les décisions engageantes.
Pour autant, ce n’est pas toujours la prise de décision qui représente une difficulté mais plutôt les étapes suivantes. En fait, il arrive fréquemment d’avoir pris sa décision, d’avoir défini la direction à suivre mais de ne pas savoir comment faire ensuite.
Différentes attitudes face à une décision engageante
Lors de la prise de décision, on retrouve 3 attitudes assez caractéristiques :
Ceux qui foncent tête baissée
Ceux sont des « battants », des personnes qui n’ont pas de temps à perdre et qui avancent coûte que coûte. Ils ont de l’assurance et se fient avant tout à leur instinct sans trop se poser de questions. Parfois, la chance leur sourit, et parfois, c’est la catastrophe !
Quand la réussite attendue n’est pas là, ils vont chercher des responsables, être en colère contre la terre entière alors qu’après coup, ils se rendent compte que certains points qu’ils n’ont pas vus auraient pu changer leur décision.
Il ne s’agit pas de tout vérifier, de tout mettre sous contrôle, mais de s’assurer que l’essentiel est bien rempli… Encore faut-il avoir pris le temps de définir ses attentes pour cerner ce qui est essentiel de ce qui ne l’est pas.
Ceux qui tergiversent
D’autres personnes vont être partagées entre vouloir les avantages du changement, et craindre de perdre ceux qu’elles ont. Elles invoquent des tas de difficultés annexes qui n’ont pas véritablement leur place quant à la décision. Elles oscillent entre les bénéfices attendus de la décision et ceux qu’une non-décision permettrait de préserver car bien sûr, il n’y a pas de « solution idéale » qui ne présente que des avantages !
Dans les décisions à fort enjeu, ces hésitations peuvent aller jusqu’à paralyser la personne. Elle se noie dans un sac de problèmes où tout s’entremêle au lieu de gérer l’essentiel.
C’est en réaffirmant à elle-même quelles sont ses priorités qu’elle sera en mesure de prendre sa décision.
Ceux qui diffèrent
Certaines personnes mettent en place des stratégies d’évitement pour ne pas avoir à prendre la décision, soit en laissant passer le temps de sorte que la décision se prend d’elle-même ou n’a plus lieu d’être, soit en se focalisant sur tout ce qui va à l’encontre de la décision et ainsi se donner plein de bonnes raisons de ne pas prendre de décision, etc.
Nombreux aussi sont ceux qui, au moment de prendre la décision, invoquent le manque de temps et reportent à plus tard ; leur argument se résume alors à « j’ai trop de travail », « je n’ai pas la tête à ça » ou « je ne peux pas me décider maintenant », etc.
Le manque de temps n'est souvent qu'un prétexe qui cache la peur de se tromper, de franchir le pas, mais leur décision est bien souvent déjà prise, ce sont les étapes suivantes qui inquiètent.
Prendre sa décision avec discernement
Pour prendre sa décision avec discernement, il est intéressant d’identifier son propre mode de fonctionnement pour pouvoir l’ajuster en conscience.
Entre les 3 attitudes décrites, toutes les nuances sont possibles, l’idéal étant de ne pas s’enfermer dans une des attitudes mais plutôt de prendre un peu de chacune.
Il est important de retenir que la décision engage votre responsabilité et que vous seul(e) pouvez la prendre pour aller vers ce changement qui est le vôtre. L’idée n’est pas de vous inquiéter outre mesure, peut-être même plutôt de vous rassurer en sachant que la décision n’est une évidence pour personne même quand on a tout posé. Il s’agit que vous ayez une vision éclairée pour prendre votre décision.
Le point de départ
Cela part d’une envie, d’une idée au départ assez confuse qui s’installe progressivement jusqu’à ne plus nous lâcher. On le sent, c’est le moment de réaliser ce projet qui devient trop présent pour rester juste une idée en l’air. Parfois aussi, le déclic se fait d’un coup, cela devient une évidence.
À ce moment-là, les idées fourmillent, on essaie de voir comment faire, on compare, on s’informe, on questionne… Il y a comme une forme d’effervescence. Pourtant avant cela, il y a quand même une étape essentielle à ne pas zapper : au-delà des raisons qui nous animent, "le pourquoi", il est important de définir dans quel but va-t-on entreprendre ce projet ? Avant de poser un objectif, il s’agit de préciser quelles sont ses attentes. Ne pas être au clair sur ses attentes en restant sur une idée approximative de ce que l’on veut risque d’aboutir à un résultat bancal qui ne nous satisfait pas véritablement.
Je vous propose 3 exemples très classiques qui vont illustrer de manière évidente ce point :
Exemple 1 : Votre objectif est de trouver un nouveau job.
Cela arrive couramment au cours de la vie professionnelle mais avant de vous mettre à la recherche, il est nécessaire de savoir ce que vous en attendez et les réponses sont très variées :
- Est-ce pour vous faire une expérience dans un nouveau domaine ? pour développer une nouvelle compétence ?
- Est-ce pour réussir professionnellement en privilégiant votre carrière ?
- Est-ce pour évoluer vers un poste avec plus de responsabilités ?
- Est-ce pour retrouver un équilibre professionnel et personnel ?
- Est-ce pour avoir un nouveau challenge ?
- Est-ce pour avoir un boulot plus stable ? mieux rémunéré ?
- Etc…
Des attentes encore assez générales qu’il y a lieu de préciser mais on le sent déjà, selon les attentes, la façon de rechercher ce job peut être radicalement différente. Préciser véritablement ce que vous en attendez va vous permettre de cibler votre recherche et d’adapter votre posture. C’est important à la fois pour vous et pour ce que vous transmettrez à vos interlocuteurs.
Exemple 2 : Votre objectif est de faire une formation
Les offres de formations sont nombreuses et dans le monde professionnel, la formation est très souvent mise en avant. Pour autant, se former sans savoir ce que l’on attend risque fort de ne pas donner grand-chose… Qu’attend-on de la formation envisagée ?
- Étoffer sa palette de compétences pour avoir une vision plus transverse ou au contraire affiner une expertise particulière
- Acquérir une compétence qui permette d’accéder à un poste à plus de responsabilités
- Acquérir des bases théoriques pour légitimer une expérience terrain
- Changer de domaine d’activité
- Apprendre quelque chose de nouveau sans idée particulière, par goût pour les connaissances nouvelles
- Pour développer une compétence à titre personnel
- Sortir de la routine
Selon vos attentes, les enjeux quant au choix de la formation sont complètement différents et l’investissement à la fois personnel et financier sera à la mesure de votre projet.
Exemple 3 : Votre objectif est d’acheter une maison
Un projet qui s’apparente à un projet de vie dans le sens où c’est un projet plutôt personnel mais qui a bien souvent des répercussions sur le plan professionnel. Là aussi les attentes peuvent être très diverses :
- Premier achat pour être chez soi, pour ne plus payer de loyer et se constituer un capital, pour prendre son indépendance, pour s’affirmer dans la vie, etc…
- Achat pour se fixer, se poser quelque part
- Achat pour changer de cadre et tourner une page de vie
- Achat pour être proche de son lieu de travail
- Achat pour se rapprocher de sa famille, de ses amis
- Achat parce que la famille s’agrandit
- Etc…
Là encore, il s’agit d’être au clair avec vous-même pour trouver la maison qui répondra à vos attentes.
Parfois, la réflexion permet de prendre conscience que le projet envisagé ne nous correspond pas vraiment, qu’il ne sert qu’à satisfaire à des injonctions extérieures : cela peut être pour « faire plaisir à… », ou encore pour se conformer à telle ou telle règle dont le fondement reste obscur. Il est alors préférable de revoir ses objectifs plutôt que de s’obstiner dans cette voie en s’accablant de reproches parce que l’on n’arrive pas à se décider.
Prendre le temps de définir ses attentes véritables permet de s’assurer que le projet nous appartient, qu’il a du sens pour soi. Il s’agit de sortir de réponses creuses et évasives qui restent totalement abstraites pour aller vers des réponses concrètes qui nous viennent de manière fluide.
Définir l’essentiel
Une fois les attentes clarifiées, il est intéressant de préciser l’objectif du projet au travers des critères que l’on estime importants pour sa réussite. Se fixer des critères permet de donner un cadre à cet objectif pour éviter de se disperser.
Pour définir ces critères, il est parfois plus facile de définir ce que l’on ne veut pas avant de définir ce que l’on veut. Dans un premier temps, il s’agit de lister largement tout ce que l’on ne veut pas pour réussir à déterminer par opposition les critères qui seront pertinents pour notre objectif.
Ensuite, il est souvent nécessaire d’éliminer certains critères pour ne retenir que les critères essentiels. En effet, trop de critères empêchent d’avancer ; soit il y en a toujours un qui ne sera pas rempli, soit cela ferme des opportunités. L’idée est de procéder avec un effet « entonnoir » : on ouvre avant d’élaguer pour ne retenir que quelques éléments. On peut le faire par thématique en regroupant certains critères ou par tri progressif en éliminant les critères au fur et à mesure.
Toute cette démarche s’appuie sur une approche rationnelle. Pour autant, il est important de rester souple dans les critères que l’on se fixe car cela permet par la suite de garder une certaine liberté, et de laisser place aux ressentis.
Laisser parler ses ressentis
C’est lorsque l’on a défini ses principaux critères que l’on peut ensuite rechercher les différentes possibilités qui vont y répondre. Les critères, que l’on a volontairement restreints, ont pour but de cadrer les recherches mais il ne faut surtout pas qu’ils soient restrictifs ; il arrive que quelque chose que l’on attendait sous une forme trouve réponse sous une forme différente qui s’intègre très bien à l’objectif.
C’est en laissant parler ses ressentis, plus encore en écoutant son intuition, cette perception spontanée qui vient comme une évidence, que l’on pourra s’affranchir de certaines idées préconçues qui nous brident. Il s’agit de lâcher le rationnel pour laisser place à ce que notre inconscient essaie de nous faire savoir.
On a tous déjà fait l’expérience de se trouver face à deux choses qui sur le papier répondent strictement aux critères fixés et pourtant l’une nous attire, l’autre nous repousse. C’est typiquement le cas, lorsque l’on recherche une maison, on a besoin de visiter pour savoir si l’on s’y sent bien, et cela n’est pas discutable, les arguments du vendeur n’y changeront rien !
Ce ressenti est primordial, c’est lui qui fera pencher la balance au moment de la prise de décision.
Franchir le pas
Au moment de la décision, il y a toujours un pas à franchir, une incertitude que l’on doit surmonter : on sait ce que l’on laisse derrière soi mais rien ni personne ne pourra vous assurer de « faire le bon choix » avant d’avoir franchi le pas.
Une décision est personnelle, elle dépend de soi, et également du moment et de l’environnement dans lequel elle s’inscrit. Il y a des choses qui dépendent de soi, et il y a l’imprévu, toutes ces choses avec lesquelles il est nécessaire de s’ajuster au mieux.
Lors d’une décision qui nous engage, il est légitime de prendre conseil auprès de son entourage ou de personnes qualifiées. Pour autant, cela ne doit pas bloquer la décision car même avec les meilleures intentions du monde, personne ne pourra mesurer les tenants et aboutissants à votre place. Parfois, il arrive que les personnes de notre entourage ne comprennent pas notre décision, ils restent dans leur vision, leur cadre de référence qui n’est pas le vôtre.
La prise de décision n’est qu’une étape, c’est le déclencheur qui permet de se mettre en mouvement pour concrétiser le projet. Refuser l’étape, c’est s’empêcher d’aller vers ce changement qui, si l’on a pris le temps de poser les choses, a du sens pour soi.
Pour aller plus loin
Dans ces décisions engageantes, plusieurs points me semblent incontournables : il s’agit de prendre le temps de mûrir le sujet pour clarifier ses attentes, d’identifier ses priorités en précisant ce qui est essentiel pour soi, d’apprendre à écouter ses ressentis et de réussir à dépasser ses propres freins.
Pour cela, il n’existe pas de recette miracle, il n’y a pas une façon de faire plus adaptée qu’une autre, il n’y a pas une unique réponse… Il y a vous, votre façon de faire, votre propre choix. Pour cela, il existe différentes approches qui permettent d’ouvrir le questionnement et aident à acquérir plus de discernement.
Pour accompagner ces décisions qui engagent la personne, je propose un accompagnement long, de 3 à 6 mois, pour permettre à la personne de faire le point sur sa situation et prendre le temps de définir les bases de son projet.
Pour l’aider à franchir le pas, je m’appuie plus particulièrement sur l’approche systémique pour relativiser par rapport aux attentes de son projet en envisageant le pire et le meilleur.
Pour lui permettre de lever les barrières qu’elle se crée, le travail consiste à faire évoluer certaines croyances, ces certitudes sans fondement véritable qui peuvent la bloquer.
Enfin, laisser parler ses ressentis s’acquiert sur la durée, au cours des échanges basés sur une confiance réciproque ; je peux également proposer une approche utilisant les images et le dessin. Comme on l’a vu précédemment, l’étape de prise de décision, surtout lorsqu’il s’agit d’une décision engageante, relève bien souvent de l’inconscient. Après avoir tout posé et longuement réfléchi, la personne va ainsi mettre de côté l’aspect rationnel quelques instants pour laisser parler l’inconscient.
>> Le Coaching : un changement de perspective pour se retrouver soi
Avec le coaching, vous n’allez pas reprendre tout ce que vous savez déjà, il s’agit de changer d’angle d’approche pour vous permettre de redéfinir votre propre cap et d’identifier l’objectif qui vous permettra de vous réaliser professionnellement ou peut-être d’ajuster votre activité professionnelle pour laisser place à une part de vous-même dont vous n’aviez pas conscience jusqu’à présent et qui ne demande qu’à s’exprimer.
>> Vous êtes intéressé(e) par un coaching, le mieux, c’est d’en parler !
👉 Planifier votre Séance Découverte
Elisabeth Passilly,
Accompagnatrice du changement – Coaching professionnel et formation
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