Dans le monde professionnel, l’empathie n‘est pas toujours là où on l’attend…
Quand on fait un métier dans l’accompagnement, l’empathie semble être une évidence, sinon il paraît préférable de changer de métier.
Pour autant, dans de nombreux métiers, l’évidence est moins flagrante même si l’empathie est une qualité indispensable. C’est vrai pour les dirigeants, les managers, les coordinateurs, les entrepreneurs… En fait, c’est vrai dans tous les contextes professionnels qui mettent en jeu des relations interpersonnelles. Autant dire partout !
L’empathie, à quoi ça sert
Dans le Larousse, la définition de l’empathie est la faculté intuitive de se mettre à la place d'autrui, de percevoir ce qu'il ressent.
Je ne connais personne qui dise ne pas vouloir être empathique, ou alors cela semble plutôt être une façon de se protéger qui masque une difficulté relationnelle plus profonde.
Cela peut sembler bien général comme façon d’introduire le sujet mais, quoi qu’on veuille, être humain, c’est être relié aux autres et l’empathie est une forme de ce lien.
L’empathie va nous permettre de comprendre le fonctionnement des autres.
On pense souvent que l’empathie sert à aider, à soutenir les autres.
C’est pour cette raison qu’elle est très utile dans les métiers de l’accompagnement. Pour autant, cela n’est pas sans risques, car l’accompagnateur doit également savoir garder de la distance. Pour se préserver, il doit donc mettre de côté sa perception des choses pour un temps donné et savoir y revenir ensuite. Or, l’accompagnateur trop empathique peut s’oublier, prendre pour lui ce que ressent son interlocuteur et perdre de vue sa propre perception des choses.
L’empathie est plus que cela, elle est également très utile pour savoir se positionner.
Elle permet de savoir évaluer le contexte dans lequel on intervient, de comprendre la portée des échanges, de relativiser, afin d’adapter son comportement à la situation. Il ne s’agit pas de se contraindre, de ne pas être en accord avec soi-même, mais bien de prendre la mesure de la situation pour y répondre en adoptant le ton, l’attitude et le vocabulaire appropriés.
L’empathie, innée ou acquise ?
On a tous une faculté d’empathie, c’est d’ailleurs ce qui nous rend humains. Une personne qui semble totalement dépourvue d’empathie relève bien souvent d’un dysfonctionnement pathologique, ce qui n’est pas ici le sujet.
Pour autant, on ne présente pas tous le même degré d’empathie vis-à-vis des personnes qui nous entourent. Cela dépend de notre personnalité bien sûr, mais cela dépend aussi de la façon dont on a développé cette capacité. En fait l’empathie est à la fois innée et acquise.
L’inné
L’empathie est en lien avec notre type de personnalité,
celui que l’on a développé depuis l’enfance. Différents types de personnalité se dégagent selon notre vécu, ce sont ces comportements que l’on a développés inconsciemment, au départ pour se protéger des agressions extérieures, et que l’on retrouve dans notre fonctionnement d’adulte.
Il existe des modèles de fonctionnement humain décrivant ces types de personnalité. L’Ennéagramme que j’utilise est un outil de communication qui s’intéresse aux motivations qui induisent nos comportements. L’Ennéagramme ne veut en aucun cas être réducteur, et va au-delà des comportements en s’intéressant aux mécanismes inconscients qui sont à l’origine de nos attitudes. Il se compose de 9 types de base représentant chacun une personnalité.
Pour illustrer ce lien entre personnalité et empathie, il est évident qu’une personne dont la motivation profonde est l’aide aux autres (type de base 2 pour ceux qui connaissent cet outil), ou une personne qui cherche à éviter à tout prix les conflits (type de base 9), sera plus portée à l’empathie qu’une personne qui s’identifie à ses réussites (type de base 3) ou une personne qui est portée par la connaissance (type de base 5). Cela décrit une tendance, mais évidemment cela reste des indicateurs puisque selon le contexte et sa propre évolution, toute personne équilibrée qui a intégré son vécu peut se montrer ouverte aux autres et empathique.
On peut aussi rapprocher la part d’inné de l’empathie de ce qui donne du sens.
Car chacun à sa propre façon de donner du sens, sa propre manière de contribuer au monde ; il y a ceux qui s’accomplissent en apportant de l’aide aux autres sous forme de transmission ou de soutien, ceux-là auront certainement développé leur capacité d’empathie alors que d’autres seront plutôt des bâtisseurs, ou des défenseurs de cause, etc… qui auront développé d’autres capacités plus essentielles pour eux.
Le manque d’empathie ressenti sur soi
On aimerait tous avoir cette qualité. Pour autant, c’est lorsque l’on est confronté à un manque d’empathie que l’on en mesure véritablement les impacts. C’est dans l’effet que cela provoque sur soi que l’on se rend compte que cela peut blesser, que le manque d’empathie peut faire mal. Ce sont par exemple toutes ces situations où l’on rencontre des difficultés, où l’on aimerait un peu de compréhension de son interlocuteur alors que lui ne semble même pas les voir… Des exemples comme ça, on en a tous vécus. À l’inverse, quelqu’un qui ponctue chacune de nos phrases de « je comprends » peut sembler manquer de sincérité…
La véritable empathie nécessite justesse et équilibre dans la posture.
Évaluer son empathie vis-à-vis des autres
Pour autant, il est difficile d’évaluer sa propre empathie, et parfois, on se leurre…
Quand on dit « A sa place, je ferai de cette manière… », ce n’est pas de l’empathie, c’est de la projection, on ne se met pas véritablement dans la peau de son interlocuteur, car on garde son propre référentiel au lieu d’adopter celui de l’autre.
Autre exemple, quand on dit « je ne comprends pas pourquoi il réagit comme ça », c’est que l’on n’a pas réellement fait l’effort de se mettre à sa place, car si notre interlocuteur réagit de cette façon, c’est qu’il a une bonne raison…maintenant, on n’est pas obligé d’être d’accord avec sa réaction.
Peut-on améliorer sa capacité d’empathie ?
Pour autant, l’empathie ça s’acquiert. Cela passe l’expérimentation. Il s’agit de se mettre en situation. La mise en pratique permet la prise de conscience en affinant ses perceptions.
C’est la répétition des prises de conscience qui va permettre d’évoluer, de capter de nouvelles choses.
Vous pouvez améliorer votre empathie avec les positions de perception, issues de la PNL (Programmation Neuro-Linguistique). Cette méthode vise à adopter différents points de vue d’une situation donnée en changeant de perspective pour en modifier sa perception. Il s’agit de décaler l’angle de vue sur la situation en adoptant des positions différentes de la sienne. Cela permet d’ouvrir les perspectives, de prendre un peu de hauteur sur la situation.
Les différentes positions
La PNL définit trois positions de base qui permettent d’expérimenter une situation donnée selon des perspectives différentes.
Il s’agit de se mettre « dans la peau » de son (ses) interlocuteur(s) ou dans celle d’un observateur extérieur. Cela permet de comprendre les choses différemment, d’apporter un regard complémentaire et/ou de faciliter les relations.
Selon la position adoptée, la personne adapte sa façon de penser, de se comporter, de ressentir à celle qu’elle imagine de la personne occupant cette position, interlocuteur ou observateur. Alors évidemment, on n’est jamais totalement à la place de l’autre, mais on peut utiliser ce que l’on sait de l’autre.
Dans la position de l’observateur, l’exercice invite à prendre du recul, à être factuel pour décrire ce que l’on voit, ce qui se joue entre les personnes en présence, en l’occurrence vous et votre (vos) interlocuteur(s).
Pour vous accompagner
Si vous souhaitez travailler votre empathie au travers des positions de perception, vous retrouverez cette approche décrite pas à pas dans le Module 5 du Parcours 2 « Développement Relationnel » afin de faciliter sa mise en application.
Ce module a pour objectif de savoir s’adapter au contexte dans lequel on évolue, il invite à expérimenter deux méthodes concrètes pour décrypter les comportements et voir la situation sous des angles différents. Leur champ d’utilisation est sensiblement différent, mais ils se recoupent et permettent de prendre du recul sur ces tensions qui nous pèsent. L’une comme l’autre peut être très utile pour traiter ces « irritants » qui, si on ne fait rien, risquent de dégénérer en conflit et engendrer un stress important.
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Elisabeth Passilly,
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